L’Amazonie, épicentre de la fièvre du caoutchouc
Durant la période coloniale, l’Amazonie était quasiment délaissée. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, elle a soudainement attiré les convoitises. Par dizaines de milliers, des hommes ont convergé vers cette espace vierge. Ils affrontaient les dangers de la forêt équatoriale, pour se procurer un liquide laiteux devenu précieux : le latex. Cette substance était alors indispensable à la production de caoutchouc.
On a dénommé cette migration massive et subite en Amazonie, la fièvre du caoutchouc. C’était un phénomène comparable à la ruée vers l’or. Les arbres donnant du latex, tels que l’hévéa, poussent naturellement dans les forêts tropicales. Le bassin de l’Amazone, partagé entre le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie et le Venezuela, en est abondement pourvu. À cette époque il détient le quasi-monopole de l’exploitation du caoutchouc. Ce matériau alimentait des secteurs industriels alors en plein boom. Il servait, par exemple, pour la fabrication des chambres à air, des pneus ou des câbles sous-marins. Sa valeur a été propulsée à un niveau élevé. L’« âge d’or » n’a cependant duré que quelques décennies. Il s’est achevé au tout début du XXe siècle. Les Anglais ont trouvé le moyen de transplanter les arbres à latex dans leurs colonies asiatiques et africaines, pour un coût de production beaucoup plus bas. Les Allemands, eux, ont inventé un procédé de caoutchouc synthétique. La domination des exploitations amazonienne sur le commerce de ce matériau a ainsi pris fin et avec lui la prospérité qu’il avait entraînée.