Un exilé politique piégé dans une plantation de caoutchouc
Alberto avait soutenu la monarchie lors des troubles politiques qui ont conduit à l’instauration de la république au Portugal. Traqué, il s’est exilé à Belém, au Brésil. Le jeune homme est maintenant au chômage et demeure à la charge de son oncle. Celui-ci, qui n’apprécie guère la situation, saisit la première opportunité pour envoyer son neveu travailler dans une plantation de caoutchouc.
Après quelques semaines de traversée à bord du bateau Justo Chermont, Alberto arrive à destination, dans le domaine du Paradis. Étant donné son niveau d’instruction – il était étudiant en droit à Lisbonne –, il s’attendait à intégrer l’administration de la plantation de caoutchouc. Le propriétaire, Juca Tristão, n’en tient aucun compte. Il le prend comme seringueiro ; c’est-à-dire récolteur de latex.
Alberto est envoyé à Todos-os-Santos, une parcelle reculée de la concession. C’est sur ce site qu’il va travailler. On lui définit son parcours. Celui-ci est jalonné d’arbres à caoutchouc qu’il doit entailler pour faire sortir et récolter le latex. La tâche n’est pas évidente. Heureusement, il est supervisé par Firmino qui lui enseigne volontiers les bases de cette technique.