Le roman écrit par Juan Gómez Bárcena, Le Ciel de Lima, est basé sur la supercherie qui a ciblé Juan Ramón Jiménez en 1904, mais celui-ci n’apparait qu’à travers sa correspondance avec la muse imaginaire, Georgina Hübner. Ces échanges permettent d’entrevoir quelques traits caractéristiques du poète : un homme sensible, tourmenté, passionné et sans aucun doute… obstiné. Cette ténacité est un atout. Elle conduira ce jeune homme, qui a alors 22 ans, à devenir l’un des plus grands poètes du XXe siècle.
Juan Ramón Jiménez se consacre quasiment jusqu’à sa mort à la poésie. Sa passion est telle qu’il va même la théoriser. Elle est devenue sa religion. Son style est reconnaissable et comporte un qualificatif : « juanramonien ». Avec le soutien de son épouse, Zenobia Camprubí, la persévérance du poète espagnol est récompensée, en 1956 : il est couronné du prix Nobel de littérature. Malgré cette distinction, les Français connaissent peu son œuvre. Poète sensible, poète intellectuel, poète perfectionniste, voici une courte présentation d’une personnalité qui a marqué la littérature de langue espagnole.