
© Florent Mulot
Le regard d’un
adolescent sur
son environnement
social
en Uruguay
Hôtel Lebac
CARLOS CAILLABET
C’est Tomy qui prend les rênes de ce récit. Il vous transporte dans sa ville, Montevideo, l’année de ses 14 ans, en 1960. L’adolescent vient alors de quitter le quartier populaire du Buceo, dans lequel il a toujours vécu, pour s’installer avec sa mère dans une pension de famille, l’hôtel Lebac. Observateur, Tomy raconte sa vie à la pension, ses pérégrinations à l’extérieur ainsi que la succession de rencontres et d’événements qui vont bousculer sa vision du monde quelque peu naïve.
Narré avec sobriété et humour, ce roman d’initiation est une immersion dans l’univers intimiste d’une microsociété contrastée. Un regard tendre et acéré sur un monde en mutation, entre tragédie et comédie humaine.
Traduction
Thomas Evellin, de l’espagnol (Uruguay)
Couverture
Illustration de Florent Mulot
Graphisme de Marie Antunes
Une microsociété disparate scrutée par un adolescent
On découvre sous le regard de Tomy, toute une galerie de personnages, reflets de la société de Montevideo en 1960. Le jeune homme est curieux et scrute le comportement et les habitudes de ses interlocuteurs. Il ne manque pas de relever, avec humour et sagacité, leurs failles, leurs contradictions, mais aussi leurs qualités.
À la pension, il s’intéresse ainsi au propriétaire, Lebac, dépeint comme un homme imposant et bon catholique qui gère son établissement comme une communauté familiale. Une tâche qui n’est pas toujours facile face à la forte personnalité de certains pensionnaires. Doña Nora en est un exemple. Cette commerçante retraitée ne manque pas une occasion de se plaindre jusqu’à parfois provoquer l’esclandre. Lebac peut heureusement se reposer sur des pensionnaires plus discrets, tel Gutiérrez. Celui-ci est cependant si énigmatique que ses agissements peuvent surprendre ses interlocuteurs.
En dehors de l’hôtel Lebac, l’attention de Tomy se porte notamment sur le fringant Tati. Ce dernier, habillé d’un costume très élégant, les emmène parfois le dimanche, lui et sa mère, se promener en décapotable dernier cri. À l’opposé de l’échelle sociale, Tomy fréquente Julio, un garçon de son âge élevé par une mère seule qui parvient difficilement à joindre les deux bouts. Les deux adolescents, amis inséparables, brûlent de se frotter au monde des adultes. Ils tombent cependant dans la nasse de don Manuel, patron de bar douteux, qui perçoit l’avantage qu’il peut tirer de leur désir.

192 pages — 14 €
Format : 19,5 x 12,7 cm
Parution : novembre 2022
ISBN : 978-2-9573915-4-7
Hôtel Lebac dans les médias
BLOGS LITTÉRAIRES
Carlos Caillabet sait maintenir son récit dans une modestie qui reflète parfaitement celle des personnages, de Tomy surtout et l’humour qui accompagne cette atmosphère ajoute un charme indéniable à ce roman qui refuse de se prendre trop au sérieux.
Dans cet échantillon humain bigarré, nageant entre deux eaux dans une dangereuse précarité et souvent, bien malgré lui, à la lisière de l’interlope – usure, prostitution, paris clandestins – et de sa violence associée, finissent par se dessiner des personnalités croquées avec autant de tendresse que de férocité
A la fois chronique sociale douce-amère et galerie de portraits savoureux, ce roman est tendre et lucide, très drôle par moments. La plume de Carlos Caillabet est toute en sobriété, simple mais addictive.
C’est un court et très beau roman qui raconte une époque révolue, celle des pensions de famille dans lesquelles se côtoyaient des gens très différents, des artistes, des solitaires, des fêtards, souvent pauvres…