L’hôtel Lebac est une pension de famille qui paraît sans histoire. Mais quand on creuse un peu, la vie n’y est finalement pas si simple. C’est ce que découvre le jeune Tomy lorsqu’il débarque dans cette résidence avec sa mère. Lebac, le propriétaire, compose avec des pensionnaires aux personnalités disparates et parfois problématiques. Certains, comme Doña Nora, se montrent exigeants et méfiants. D’autres sont plus discrets, voire trop introvertis, à l’image de Gutiérrez.
Coupé de ses amis du Buceo, à l’autre bout de Montevideo, Tomy occupe désormais ses loisirs à observer ses nouveaux « colocataires ». Sous son regard, l’ambiance de la pension est restituée avec un brin de dérision. On s’amuse du décalage entre son esprit innocent et l’attitude quelque peu compliquée des adultes de son entourage.
Pour Tomy, observer les adultes est peut-être aussi un moyen de trouver des modèles auxquels se référer. Il atteint un âge où il cherche à s’émanciper un peu et connaître de nouvelles expériences. Mais ce n’est qu’en dehors de la pension, loin des yeux de sa mère, que Tomy peut satisfaire ce besoin. Avec son ami Julio, il arpente Montevideo, en quête d’aventure. Sur ce chapitre, les deux adolescents sont comblés, même si c’est au prix de quelques ennuis…
Carlos Caillabet est né en 1948 à Paysandú (Uruguay). Engagé dans le mouvement d’extrême gauche MLN-Tupamaros, il est incarcéré de 1972 à 1985 durant toute la période de la dictature militaire. À sa sortie de prison, il exerce la profession de journaliste et publie divers essais. Hôtel Lebac est le dernier volet d’une trilogie composée de deux autres romans, Otro mundo et Verano, portant sur les années antérieures à la dictature uruguayenne.
Professeur agrégé d’espagnol.
Illustration de la couverture
Graphisme de la couverture
Corrections
Nombre de pages : 192
Format : 19,5 x 12,7 cm
Parution : novembre 2022
ISBN : 978-2-9573915-4-7
Prix : 14 €
Carlos Caillabet sait maintenir son récit dans une modestie qui reflète parfaitement celle des personnages, de Tomy surtout et l’humour qui accompagne cette atmosphère ajoute un charme indéniable à ce roman qui refuse de se prendre trop au sérieux.
Dans cet échantillon humain bigarré, nageant entre deux eaux dans une dangereuse précarité et souvent, bien malgré lui, à la lisière de l’interlope – usure, prostitution, paris clandestins – et de sa violence associée, finissent par se dessiner des personnalités croquées avec autant de tendresse que de férocité
A la fois chronique sociale douce-amère et galerie de portraits savoureux, ce roman est tendre et lucide, très drôle par moments. La plume de Carlos Caillabet est toute en sobriété, simple mais addictive.
C’est un court et très beau roman qui raconte une époque révolue, celle des pensions de famille dans lesquelles se côtoyaient des gens très différents, des artistes, des solitaires, des fêtards, souvent pauvres…
Hôtel Lebac évoque des sujets ou des personnalités qui éveillent peut-être votre curiosité. Pour la combler, ce blog vous propose portrait et conseils de lecture. Bonne exploration !